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Comment ouvrir son épicerie ? | 6 questions à se poser
9 décembre 2022
Le nombre de petits commerces d’alimentation de proximité est en constante augmentation depuis 2017. Leur part de marché a plus que triplé face aux grands supermarchés. Cependant, la configuration de divers points de vente sur ce créneau peut être très variée : du petit magasin alimentaire de proximité à l’épicerie fine. Comment créer son épicerie ? Quels sont les bons réflexes à avoir et les écueils à éviter? Découvrez les questions indispensables à traiter pour lancer votre projet.
Sommaire
- 1. Ouvrir une épicerie : quelle formation ?
- 2. Quelle structure juridique choisir pour un commerce alimentaire ?
- 3. Quelles démarches pour ouvrir une épicerie ?
- 4. Quelles obligations pour devenir épicier à son compte ?
- 5. Quel budget pour créer son épicerie ?
- 6. Est-il possible d’ouvrir une épicerie sans apport financier ?
- FAQ
1. Ouvrir une épicerie : quelle formation ?
Il n’est pas nécessaire d’être diplômé pour gérer une épicerie. La vente de produits alimentaires n’entre pas dans le cadre des professions réglementées, sauf si vous exercez une activité artisanale de bouche en parallèle de votre point de vente. Par exemple, les boulangers vendant leur production, ainsi que des articles alimentaires autres, entrent dans ce cas de figure.
Le projet de création d’une petite boutique d’alimentation requiert néanmoins différentes compétences clés chez le commerçant.
Sélection précise de votre offre de produits
Il s’agit plutôt de la capacité à mettre en relation une sélection de produits spécifiques et une clientèle précise, et tout cela au bon prix.
Une gestion fine de vos stocks
La vente d’articles se base sur la répétition quasi quotidienne d’un cycle de manutention et de gestion de vos stocks :
- L’entrée en stock ;
- La mise en rayon ;
- Le réassort quotidien.
Il faut être prêt à cette constance dans les actions à réaliser chaque jour.
Savoir s’organiser
Les étapes du processus de vente sont consignées à travers différentes opérations de traçabilité. De la même façon, la bonne gestion des stocks demande une anticipation des ruptures de stock et un suivi des besoins pour le magasin.
Apprécier la relation client
L’épicerie appartient au tissu local d’une commune ou d’un quartier. La proximité de ce magasin à l’attention des habitants tient à la personnalité du commerçant. En passant la porte de la boutique, le client sait qu’il trouvera conseil et qu’il passera un moment convivial auprès de l’épicier.
Avoir le profil de l’entrepreneur
Le porteur d’un projet de commerce est, avant tout, un entrepreneur. Il tient une proposition et il souhaite la faire fructifier. Il a une vision à développer et il sait mettre en place les moyens adaptés pour remplir son objectif.
Il peut gérer son magasin seul ou constituer une équipe pour renforcer son point de vente. Il est capable de diriger une équipe et sait déléguer partiellement l’activité au sein du magasin.
Bien maîtriser les réglementations du secteur
La vie d’une épicerie répond à plusieurs réglementations précises afin de réduire les risques pour le professionnel et sécuriser le parcours des clients :
- Responsabilité du dirigeant d’entreprise ;
- Dispositions légales en immobilier commercial (fonds de commerce, etc.) ;
- Plan comptable utilisé pour les activités commerciales ;
- Normes en matières d’hygiène alimentaire ;
- Connaissances en ressources humaines en cas d’embauche ;
- Accessibilité des commerces et des établissements recevant du public.
2. Quelle structure juridique choisir pour un commerce alimentaire ?
Différentes formes juridiques sont possibles pour ouvrir une épicerie. À chaque solution, un profil adapté pour l’entreprise.
Vous souhaitez lancer votre activité en solo ? Dans ce cas, la solution la plus simple consiste à enregistrer votre activité en auto-entreprise. Cette démarche est réalisable en ligne sur le site de l’URSSAF. Vous obtiendrez votre numéro de SIRET sous 8 jours et vous pourrez démarrer votre activité commerciale.
Ouvrir une épicerie en étant seul
L’auto-entrepreneur peut opter pour un régime simplifiant l’ensemble de ses démarches administratives en micro-entreprise. La rédaction de statuts n’est pas nécessaire pour cette forme d’entreprise individuelle.
Cependant, l’auto-entreprise présente quelques limites non négligeables quand il s’agit d’ouvrir une épicerie. Vous pourrez prétendre à cette forme juridique jusqu’à l’atteinte d’un seuil de 176 200 euros en chiffre d’affaires. Par ailleurs, vous ne pourrez pas déduire certaines de vos charges avec ce statut.
Bon à savoir : peut-on changer de statut juridique ?
Il est tout à fait possible de faire évoluer votre entreprise afin de l’adapter au développement de votre commerce : hausse du chiffre d’affaires, ouverture à des associés.
Dans un premier temps, privilégiez les formes simples pour vous lancer. Vous pourrez toujours réviser votre structuration à l’avenir.
Si vous estimez que les limites présentées par ce premier modèle sont trop restrictives, il existe d’autres façons d’entreprendre en individuel. Les sociétés unipersonnelles nécessitent plus de préparation : rédaction de statuts, montage de dossier et transmission au Centre de Formalité des Entreprises (CFE).
Ces formules sont bien adaptées aux commerçants de détail. Les statuts les plus courants sont l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) et la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).
Ouvrir une épicerie à plusieurs associés
Le montage d’une société vous permet d’ouvrir le projet à d’autres personnes : des associés portant également le projet, des investisseurs souhaitant financer votre épicerie.
La SARL (Société par Actions à Responsabilité Limitée) est relativement adaptée aux petites épiceries. C’est un bon compromis juridique pour monter un projet avec un autre associé., tout en conservant les avantages de la petite structure et surtout sans les inconvénients de la micro entreprise. Son avantage premier est de limiter la responsabilité des associés au montant du capital social. Ainsi, s’ils ont apporté la somme de 1 euro chacun au capital de la société, ils ne seront responsables qu’à hauteur de ce montant en cas de faillite.
Si vous prévoyez des recrutements pour une boutique de plus grande envergure, la SAS (Société par Actions Simplifiée) représente une solution pertinente. Contrairement aux autres statuts, les statuts de la SAS prévoient un capital minimum de 37 000 euros par individu. Cette forme est appréciée pour sa grande flexibilité dans les règles de fonctionnement de l’entreprise.
3. Quelles démarches pour ouvrir une épicerie ?
Le projet d’ouverture d’un commerce alimentaire nécessite d’être étudié de près en raison de la variété de l’offre. Il existe, en France, de nombreux formats de vente en épicerie.
Malgré les évolutions de la consommation orientées vers les grands distributeurs, le petit commerce a su préserver sa place en faisant évoluer son offre :
- Supérette pour les achats de dépannage en articles courants ;
- Épicerie de nuit pour répondre aux besoins à toute heure ;
- Libre-service de village pour réintroduire le commerce de proximité ;
- Épicerie fine pour acheter des produits rares ou raffinés ;
- Magasin alimentaire en bio ;
- Boutique de vrac ;
- Concept store pour valoriser une famille de produits.
Comment s’y retrouver en tant que commerçant face à autant de possibilités ? Quelle stratégie adopter ? Différents outils peuvent vous aider à préciser votre projet.
Étudier le marché de l’épicerie
Vous avez une idée de ce que vous souhaitez vendre dans votre magasin ? L’étude de marché permet de recueillir des données chiffrées sur votre potentiel d’activité :
- La situation du marché : la dynamique sectorielle du commerce alimentaire, les données relatives aux épiceries, les tendances de consommation, les évolutions probables de l’offre ;
- Les clients : leurs habitudes d’achats dans chaque catégorie de magasin alimentaire, leur panier moyen, les nouveaux modes de consommation ;
- La zone de chalandise : l’étude de la concurrence dans le secteur de l’alimentation dans le futur lieu d’implantation du magasin (les supermarchés, le type d’épicerie déjà existant, les commerces de bouche).
Le commerce à dominante alimentaire est un marché très vaste. La variété des surfaces de magasin et de l’offre de produits en font un secteur très dynamique. D’ailleurs, la tendance actuelle est à la proximité. Les petits magasins connaissent une évolution stable, malgré les années de pandémie.
La part de marché des petites surfaces d’alimentation est passée de 2,5 % en 2017 à 9 % en 2020 (données Insee). Les opérateurs des grandes surfaces l’ont bien compris en développant des chaînes de magasins de proximité en centre-ville ou dans les villages.
Pour autant, le commerçant indépendant peut se placer sur le marché. Les consommateurs sont en recherche d’authenticité et de qualité des produits, en privilégiant les circuits courts.
Nadège et Hugo, propriétaires d’une épicerie fine (Avignon, centre-ville)
Nadège et Hugo sont mariés. Ils ont quitté leur activité salariale afin de créer une épicerie fine dans le centre historique d’Avignon. Ils avaient pour idée initiale de devenir cavistes. L’étude de marché n’a pas confirmé la viabilité du projet : le besoin était déjà largement couvert.
En revanche, ils ont découvert des segments de marché peu exploités dans la zone d’implantation visée. Ils ont remanié leur projet pour répondre aux attentes d’une clientèle assez haut de gamme habitant le centre.
Ils ont ouvert les portes d’un magasin proposant des produits alimentaires qualitatifs et variés, faisant la part belle aux producteurs du terroir. Les articles sont bio et fabriqués en France, selon les attentes des clients.
Proposer des services répondant aux besoins des clients
Les consommateurs sont demandeurs de services facilitant leur quotidien, surtout lorsqu’il s’agit des faire leurs courses :
- Click and collect ou drive pour anticiper les achats ;
- Service de livraison pour les citadins.
La digitalisation de votre offre de magasin est un élément important à considérer pour votre développement. Une clientèle jeune et citadine souhaite procéder à ses achats en ligne. Mais, ce sera probablement moins le cas pour les habitués d’une petite épicerie de village au sein de laquelle on se croise et on discute.
Par ailleurs, prévoyez vos jours d’ouverture et vos amplitudes horaires au plus près des besoins de vos clients. L’ouverture d’une supérette sur l’heure du midi en ville peut donner l’occasion de faire ses courses durant la pause déjeuner. De la même façon, une épicerie de nuit répond à une réglementation particulière pour fonctionner en amplitude élargie.
4. Quelles obligations pour devenir épicier à son compte ?
Tout d’abord, le magasin alimentaire est soumis aux exigences existantes pour n’importe quel commerce. En tant qu’Établissement Recevant du Public, le magasin doit répondre aux normes en matière d’accessibilité et de risque incendie.
Vos locaux commerciaux doivent être obligatoirement assurés afin de parer aux risques de vol, d’inondations ou tout autre perte d’activité indépendante de votre volonté. Prévoyez une assurance multirisque professionnelle afin de vous protéger en tant que dirigeant d’entreprise.
Ensuite, les épiceries présentent des réglementations spécifiques à la consommation de denrées alimentaires. Les normes en matière d’hygiène sont incontournables :
- Respect de la chaîne du froid pour les produits réfrigérés ;
- Suivi des dates de péremption des aliments frais ;
- Organisation et séparation des stocks de produits d’alimentation et des articles de nettoyage ;
- Traçabilité des températures des organes de réfrigération ;
- Respect des règles de conservation.
La vente d’alcool en amplitude de nuit est conditionnée à l’obtention d’un permis d’exploitation. À cet effet, vous devrez suivre une formation de 7 heures. Si vous prévoyez de proposer une petite restauration, pensez à demander une petite licence restaurant.
5. Quel budget pour créer son épicerie ?
Différentes charges (loyer, énergie…) et investissements (travaux, équipements de stockage, fonds de commerce…) sont à prévoir pour ouvrir une épicerie. Il reste cependant préférable de se poser les bonnes questions en amont afin de n’oublier aucun poste de dépense.
Dans quel cadre ouvrir son épicerie ?
La création de votre entreprise peut vous coûter de l’argent selon la forme juridique choisie. Si vous projetez un montage de société pour votre magasin, vous devrez verser un capital. La rédaction des statuts de votre structure peut s’avérer technique. Vous pourriez avoir besoin de recourir à un cabinet d’avocats.
Ensuite, votre budget initial dépend de votre choix entre l’activité indépendante et la franchise. Vous devez prévoir le règlement de droit d’utilisation d’un montant variable : entre 30 000 euros et 200 000 euros pour un commerce alimentaire.
Quel coût prévoir pour son local commercial ?
Un nouveau projet ou une reprise de commerce existant génèrent des dépenses importantes. Le rachat d’un fonds de commerce est basé sur un pourcentage du chiffre d’affaires annuel. Comptez en moyenne 30 % du CA.
Une création demande un budget initial conséquent. Vous devrez prévoir la trésorerie de départ, le temps de développer votre clientèle. Le coût de location d’un local commercial est variable. Renseignez-vous du prix au mètre carré de votre zone d’implantation.
Quels investissements prévoir pour son magasin d’alimentation ?
En épicerie, vous aurez besoin d’acquérir des équipements adaptés au stockage alimentaire : vitrines frigorifiques, présentoirs, rayonnages, contenants, machine à peser les fruits et légumes.
Pensez également à budgétiser les éléments techniques : ordinateur, logiciels, caisse enregistreuse, système d’impression, téléphonie, extincteurs.
Quelles charges fixes anticiper sur son épicerie ?
Les charges fixes de votre magasin concernent toutes les dépenses régulières et prévisibles, telles que :
- Les factures de consommation d’énergie ;
- Les commandes auprès des fournisseurs ;
- Les charges fiscales et sociales ;
- Le loyer ou le crédit lié au local ;
- Les contrats de maintenance pour les équipements de sécurité (appareils de réfrigération, système d’alarme incendie, etc.).
Une bonne anticipation de l’ensemble de ces coûts garantit une prévision budgétaire réaliste pour ouvrir votre épicerie.
Des travaux sont-ils nécessaires pour ouvrir sa supérette ?
Si votre local n’était pas destiné à un commerce auparavant, certaines dépenses seront peut-être à intégrer. Vous pourriez avoir besoin de réagencer l’intérieur de votre magasin afin de l’adapter à la vente en épicerie.
Quelle trésorerie pour démarrer son activité d’épicier ?
La trésorerie de votre entreprise correspond à la différence entre vos dépenses et vos recettes. L’objectif est de maintenir un fonds de roulement permettant de vivre avec les charges, sans les entrées.
6. Est-il possible d’ouvrir une épicerie sans apport financier ?
L’apport correspond à vos deniers personnels injectés dans votre projet. Il est difficile de créer une épicerie sans apport financier. Ce montant, même minime, donne un signal de crédibilité envers les investisseurs ou les organismes de prêts bancaires.
Si vous avez besoin de lever des fonds à l’extérieur pour ouvrir votre magasin, il est nécessaire de réaliser un business plan. Ce support reprend toutes les étapes de votre projet en vue de solliciter des demandes de subventions ou de prêt. Pensez à prévoir votre plan de trésorerie dans le montage financier, afin de disposer d’un fond de roulement suffisant à votre démarrage.
Quel concept de magasin ? Pour quelle clientèle ? En vendant quelles catégories de produits ? Ces questions peuvent rapidement se bousculer dans l’esprit du commerçant. Le programme Ankorstart est une solution simple et gratuite pour clarifier certaines étapes de votre création de commerce.
FAQ
Est-il possible d’ouvrir une épicerie sans être diplômé ?
Aucun diplôme n’est requis pour créer un magasin d’alimentation. Cependant, certaines formations courtes sont obligatoires dans certaines conditions. À cet effet, la vente d’alcool en épicerie de nuit nécessite un permis d’exploitation délivré à l’issue d’une formation de 3 jours.
Quel emplacement choisir pour son point de vente alimentaire ?
L’implantation de l’épicerie est un facteur de réussite très important. L’étude de marché localisée permet de confirmer l’hypothèse d’emplacement du magasin en fonction de données socio-démographiques des passants.
Comment ouvrir une petite épicerie ?
La création d’un commerce alimentaire fait l’objet d’un dépôt administratif auprès de la Chambre du Commerce et de l’Industrie (CCI), sauf pour le montage en auto-entreprise. Dans ce cas, la démarche est réalisable en ligne.
La création d’une supérette est-elle rentable ?
La rentabilité d’une épicerie dépend de différents facteurs :
- Les horaires d’ouverture du magasin ;
- Le volume de l’assortiment de produits ;
- Le lieu d’implantation du commerce.
Le salaire médian d’un gérant d’épicerie est de 2 600 euros par mois.
Quel type d’épicerie ouvrir ?
Il existe une grande variété d’épiceries, répondant toutes à des besoins différents :
- Commerce multiservice ;
- Épicerie fine ;
- Magasin alimentaire thématique (chocolat, café, etc.) ;
- Épicerie de nuit.
Une épicerie de village doit répondre aux premiers besoins alimentaires des habitants, tandis qu’une épicerie fine propose à la vente des articles d’exception. Chaque type de commerce comporte des avantages et des inconvénients, à connaître avant de prendre une décision.
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